Scierie alternative

  La Péninsule du Yucatan et sa Gran Selva Maya est une source importante de bois pour les communautés vivants dans les ejidos. Mais pour les petits ejidos il peut être difficile d'assurer une productivité économiquement viable. Très souvent ils ne réussissent à vendre que 25% de la production autorisé par les plans de gestion de leur forêt.

  Ainsi un projet est né dans 6 ejidos près de Felipe Carrillo Puerto. Le but est de vendre un bois déjà scié en planches. La demande en bois tropicales durs déjà sciés est beaucoup plus grande que pour la vente traditionnelle de billons. Pendant les 4 ans de recherche pour ce projet, ils ont donc mis en oeuvre un procédé d'extraction de bois, une scierie afin de lancer sur le marché un produit avec une plus grande valeur ajoutée.

Tronçonneuse permettant de scier en planches

  Ainsi le bois récolté est directement transformé en planches en forêt, à l'aide d'un système sur lequel est monté une tronçonneuse. Le bois est donc sortit sous forme de planche est amené à la scierie, permettant ainsi de causer moins de dégâts au sol lors du débardage. La scierie est composé de machine de délignage, de tranchage, de ponçage en modèle réduit. Tout cet outillage a été développé par une société américaine (preuve d'une dépendance encore certaines aux pays développés) correspond à investissement du gouvernement mexicain pour l'aide au développement des communautés rurales.

Façonnage en planches directement en forêt

  Ce concept est donc créateur d'emploi, car l'ambition est de gérer son fonctionnement en continu. Les femmes travaillent dan l'atelier d'affûtage des chaines de tronçonneuse. D'après l'organisation il manque du matériel pour pouvoir répondre à 100% à l'objectif fixé, il manque par exemple un véhicule capable de transporter le bois et de pénétrer sur certains chemins forestiers peu accessible.

Sciage des planches

  Le point faible de cet investissement sera l'organisation que les ouvriers devront mettre en place, pour que tout ce procédé puisse être utilisé à 100% de sa capacité. C'est ici un point faible que l'on rencontre souvent dans les projets de développement où souvent il n'y a pas de suivit derrière permettant d'assurer une bonne gestion, et que l'investissement profite à la communauté qui pourra réinvestir dans les nouvelles machines suivant leurs besoins. Un autre point est que le marché de la vente de leur bois n'a pas encore été trouvé, mais c'est bois locaux auront peut être un succès.

  Je montre ici un intérêt particulier à ce projet innovant car ce bois est une façon de stocker du carbone. En effet ce système de procédé permettra de limiter les pertes sur les bois récoltés et ainsi permettre de stocker de façon durable le CO2 incorporer par la forêt.

Créatures et légendes

Dans la culture maya il existe toutes sortes de créatures ou personnes qui régissent la vie et qui permettent de comprendre l'inexplicable. Je vais ici vous faire le récit de quelques légendes que j'ai pu entendre.

Le commerçant au grand chapeau

Alors que la Péninsule du Yucatan n'avait encore aucun moyen de communication avec l'extérieur, qu'il n'existait aucun transit de marchandise par voie marine (c'est-à-dire il y a un peu plus de 30 ans), un homme vendait dans sa tienda toutes sortes de produits d'Asie de l'est. Sa tienda était toujours approvisionné de ces produits. Une légende s'est donc créé autour de cet homme au grand chapeau, racontant qu'il s'envolait la nuit pour réapprovisionner sa cargaison.

Les protecteurs de la milpa

Les milpas sont les champs des paysans. Il parait qu'il arrive toujours malheur à ceux qui voleraient dans les milpas. Plusieurs récits de mésaventure avec des serpents, des accidents sur le chemin du retour existe. Ces forces protectrices seraient tellement puissante que les femmes ne pourrait pas les supporter...

Les forces maléfiques de la forêt

Un récit m'a été fait sur une force qui peut apparaître la nuit. Ici une femme ne pouvait traverser son terrain la nuit car il était traversé par une étrange force maléfique, qui peu causer de grand maux de tête. Si la femme était accompagné de son mari alors la force n'attaquait pas.

Voilà quelques uns des récits brèvement racontés avec des mots d'européens. Je ne m'étendrerais pas sur la validité de ces légendes, j'ai juste envie d'y croire comme elles m'ont été racontées.

Les ejidos, terres communautaires

  Au Mexique, encore beaucoup de villages et de villes possèdent des ejidos. Les ejidos sont des terres communautaires qui succèdent aux haciendas. Ce sont des propriétés collectives, l'ensemble de la communauté peut donc en tirer l'usufruit des terres et ont même la possibilité de les vendre. Il existe une organisation politique permettant de gérer l'ejido : l'autorité ejidale qui sont en faîte l'ensemble des propriétaires. Les ejidatarios sont des paysans qui disposent des terres pour y effectuer les travaux agricoles. Depuis 1992, la Constitution Mexicaine autorise la division et la vente des parcelles, amenant à une privatisation des terres.

Laguna de Si'jil Noh Ha dans la réserve ejidale de Felipe Carrillo Puero (photo Jonathan G.)

  Dans le cadre du projet qui m'amène au Mexique, il est important de comprendre le fonctionnement des ejidos. L'ejido Felipe Carrillo Puerto dans lequel le projet est initié a créé en 2006 le réserve ejidale de Much Kanan Kaax (en maya : "Ensemble, aidons la forêt"),  qui est une Aire de conservation volontaire. Et par volontaire il faut comprendre que rien n'oblige les ejidatarios à conserver une surface de leur ejido et de ne plus en tirer profit. Du jour au lendemain le conseil ejidal peut décider de vendre ces parcelles.

Réserve ejidale Much Kaan Kaax (photo Jonathan G.)

  Ainsi pour consolider l'Aire de conservation volontaire, un programme de capture du carbone a été établit afin de pouvoir obtenir des crédits carbone, ce qui permettra d'obtenir des revenus durables tout en conservant la forêt. Ce projet mené dans l'ejido Felipe Carrillo Puerto avec le partenariat de l'ONG U'Yo'Olche A.C. est un projet pilote pour le Péninsule du Yucatan.

Anti-moustique aux huiles essentielles

  Nous avons toujours tendance à penser que la plus grande menace en forêt tropicale c'est de rencontrer des serpents, des tarentules ou autres bêtes venimeuses. Mais en faîte pour le genre humain, les animaux les plus dangereux de la forêt seraient bien les moustiques. En effet ces nombreux et omniprésent insectes transmettent des maladies mortelles et handicapantes, tel que le Paludisme, la Dengue...

Moustique (photo libre de droit)

  Il est donc nécessaire de se protéger contre ce nuisible. Il existe pour cela quelques produits anti-moustiques efficaces. Ils sont souvent composés de produits tel que le DEET. J'ai pu lire en passant sur un site de médecine tropicale "Les répulsifs répondent à la législation des cosmétiques et aucun tests d’efficacité ou d'innocuité chez l’homme n’est obligatoire." (voir article). Maintenant se couvrir pendant 6 mois de substances nocives n'est peut être pas très indiqué, et vu qu'il faut environ 6 mois pour que notre organisme commence à s'habituer et que notre sang devienne beaucoup moins appétant pour les moustiques, je devais trouver une solution de substitution.

Je me suis donc tourner vers les huiles essentielles. J'ai trouvé une recette qui devrait pouvoir faire l'affaire :

• huile essentielle de Lavande fine (Lavandula officinalis)
• huile essentielle de Géranium odorant (Pelargonium graveolens)
• huile essentielle de Menthe poivrée (Mentha piperita)
• eau d'hamamélis
• huile végétale

 

Huiles essentielles (photo Jonathan G.)

  Je ne peux pas encore prouver l'efficacité de se mélange, mais je compte le tester. J'utiliserais quand même les répulsifs traditionnels lors de mes périodes de travail en forêt et mangrove (zone à risque) et lors des épidémies de Dengue, mais pour les autres occasions et afin que les moustiques ne nuisent pas à mon séjour j'essayerai ce mélange.

  L'huile essentielle de Lavande fine pour aussi me servir de désinfectant et l'huile de Menthe poivrée contre la fatigue, les maux de tête, les maux d'estomacs... Ces huiles font donc partie intégrante de ma trousse de secours et ce sera peut être l'occasion de tester leurs vertus.

A suivre...

Caractérisation de la Gran Selva Maya

  La Gran Selva Maya est une forêt subtropicale. Avec ses 250.000 km² de superficie, c'est la seconde plus grande forêt du continent américain, après la forêt Amazonienne.

Selva mediana subperennifolia (photo Jonathan G.)

  Deux critères sont utilisés pour identifier les différents types de forêt. Ces deux critères sont la hauteur et la part d’espèces caducifoliées.

La hauteur se décompose en 3 niveaux :

• Baja (5 - 15 m)
• Mediana (15 – 30 m)
• Alta (> 30 m)

   La hauteur dépend d’un facteur majeur qui est la profondeur de sol, ainsi plus le sol est profond plus les arbres sont grands. Les sols de la Péninsule du Yucatan sont particulièrement superficiels. Mais il existe un gradient d’augmentation de la profondeur du nord-ouest au sud-est. Ainsi la selva baja est rencontrée principalement dans la partie nord-ouest de la Péninsule, alors que la selva alta se trouve plus au sud. Enfin entre ces deux types de forêt se trouve une forêt de transition qui forme la selva mediana.

Répartition des selva baja, selva mediana et selva alta dans la Péninsule du Yucatan d’après Miranda (1958) (source : Morales, 1995)

  Le critère de perte des feuilles se décompose en 4 catégories, avec la selva perennifolia et la selva caducifolia représentant les deux entités les plus extrêmes. La répartition dans les 4 catégories dépend de la proportion de feuillage qui tombe au sol durant la saison sèche pour une communauté donnée. C’est-à-dire la proportion d’espèces caducifoliées dans le peuplement forestier.

Différenciation des types de forêt tropicale en fonction du pourcentage de défoliation durant la saison sèche

 

  Ce critère dépend de la rigueur de la saison sèche. Il existe aussi un gradient de pluviométrie qui est décroissant du sud (1500-2000 mm) au nord-ouest (500-1000 mm). Ainsi dans les zones les plus humides de la Péninsule se trouve la selva perennifolia et dans les zones les plus sèches se trouve la selva caducifolia. Et entre ces deux types existe une zone de transition avec la selva subperennifolia et subcaducifolia.

Répartition des selva perennifolia, subperennifolia, subcaducifolia et caducifolia d’après Miranda (1958) (source : Morales, 1995)

   À partir d’une photographie infrarouge prise lors de la saison sèche, il est possible de caractériser les types de forêts entre selva perennifolia et selva caducifolia. Ainsi avec confrontation des connaissances des guides ou des ingénieurs forestiers de la zone, il est possible d’établir une carte des différents types de forêts sur de très grande surface sans avoir à réaliser un inventaire terrain exhaustif. Les zones les plus rouges correspondent aux selva subperennifolia ou perennifolia et les zones avec plus de vert, aux selva subcaducifolia ou caducifolia.

  Ces deux critères de caractérisation indiquent déjà une importante différence avec les forêts tempérées, il existe des essences pérennes, c’est-à-dire ne perdant pas leur feuilles, autres que les conifères. Mais les différences entre ces deux forêts ne s’arrêtent pas là.

D'après La Gran Selva Maya et la conservation de la biodiversité dans la Péninsule du Yucatán, Jonathan G.

Bienvenue dans la Gran Selva Maya

Bienvenue sur le blog La Gran Selva Maya qui va tenter de vous faire découvrir la Péninsule du Yucatán au Mexique.

L'objet de ce voyage dans la Péninsule du Yucatan au Mexique, est la réalisation d'un projet carbone en zones humides (mangroves et savanas). Découvrez la Présentation du projet

A travers ce blog, je vous présenterais la Gran Selva Maya qui possède une richesse floristique et faunistique importante. Découvrez la Gran Selva Maya

Enfin la Péninsule du Yucatán est le territoire des Mayas et de leur culture ancestrale. Découvrez les Richesses de la Péninsule du Yucatan.

Vous pouvez faire la visite sur le site photo suivant : Voyage au Mexique by Jonathan G.